C'est donc un peu fatigué encore que je prends de bon matin le bus à la gare Saint-Charles. Direction la Haute-Provence et Manosque, dans l'arrière-pays provençal. De Marseille, il y a à peu près une heure et demie de route en bus, il passe par Aix-en-Provence et remonte vers le nord. On met du temps à quitter Marseille, je ne me rendais pas compte à quelle point la ville était étendue. On a l'impression que la ville est bien plus peuplée que ne veulent nous le faire croire les statistiques...

Comme je suis fatigué, je me plante et je descends à la gare SNCF de Manosque au lieu de descendre en centre-ville. Je vais donc devoir crapahuter sac au dos jusqu'au centre, il est encore tôt mais le soleil tape déjà bien. Au bout de vingt minutes, j'arrive en vue de la Porte Saunerie, l'une des quatre portes de la vieille ville. C'est là que commence véritablement le centre historique de Manosque, avec ses petites ruelles ombragées, ses rues pavées, ses belles églises romanes et ses fontaines.

Puisque c'est dimanche, j'assiste à la messe en l'église Saint-Sauveur. Cette église, dont la construction remonte au XIIème siècle, contient un orgue remarquable initialement construit en 1625, et ayant depuis été reconstruit puis restauré, classé aux monuments historiques. L'église est surmonté d'un très beau campanile en ferronnerie, datant du début du XVIIIème siècle. Cet élément architectural est révélateur de l'influence italienne dans la région.

Avant d'arriver à la place où se trouve l'église et une petite fontaine, en prenant la Grande Rue, depuis la Porte Saunerie, au numéro 14 sur la droite se trouve la maison natale du grand écrivain provençal Jean Giono (1895-1970). Il y est né et y est mort, mais la maison où il a écrit la plus grande partie de son œuvre, la maison "Lou Paraïs" se situe plus loin, à la Montée des Vraies Richesses. Pour ma part, je n'ai lu qu'un seul livre de Giono dans ma vie, mais j'ai bien aimé, malgré le style un peu trop chargé parfois. Il a notamment écrit "Le Hussard sur le toit" paru en 1951. Giono est intéressant dans la mesure où il a passé quasiment toute sa vie sans bouger de Manosque. C'était un écrivain profondément enraciné dans son terroir, qu'il savait décrire avec un talent à nul autre pareil. Cette maison-là est privée et ne se visite pas.

Il est fort agréable de flâner à son gré dans les ruelles de Manosque, admirer les belles maisons provençales. Ça sent bon l'été, ça sent bon le Sud, ça sent bon la Provence. J'étais agréablement surpris de voir très peu de touristes, la ville était très calme pour un dimanche de juillet. Même l'office du tourisme était fermé ! Ça m'a un peu déçu, car je n'ai pas pu avoir d'infos sur ce qu'il fallait voir, si bien qu'après avoir visité l'église Notre-Dame-de-Romigier (XIIème siècle) et déjeuné, qui abrite une des plus anciennes Vierges noires de France, je suis parti faire du stop pour gagner Forcalquier, prochaine étape de mon petit voyage en Haute-Provence.

Je n'ai pas attendu très longtemps, puisqu'au bout de 10 minutes, une très jolie fille me prend en stop. Elle me dépose un peu plus loin, car elle ne va pas à Forcalquier. Deux autres messieurs me prennent en stop, et me déposent encore un peu plus loin. Enfin, un jeune homme me prend jusqu'à Forcalquier.

Pour résumer, Manosque c'est chouette, mais un office du tourisme fermé le dimanche en plein mois de juillet, perso, ça me laisse un peu perplexe... Si vous venez, renseignez-vous bien avant sur ce qu'il y a à y voir, afin de ne pas rester sur votre faim comme moi. J'y repasserai certainement, pour mieux découvrir cette charmante petite cité provençale.