Le sympathique type qui m'a pris en stop en rase campagne me dépose à la citadelle de Forcalquier. C'est donc depuis ses hauteurs que je m'en vais découvrir la ville. On y jouit d'une beau panorama sur la Haute Provence. Par ailleurs, la citadelle abrite une petite chapelle du XIXème siècle, la chapelle Notre-Dame-de-Provence. On y trouve aussi un petit carillon à côtés des ruines de la cocathédrale Saint-Mari.

Pour descendre vers le centre-ville, on emprunte la calade, chemin de pierres. Les rues de Forcalquier sont plus animées que celles de Manosque, même en ce dimanche après-midi, bien que la ville soit pourtant bien moins peuplée que Manosque. On peut s'arrêter sur la place Saint-Michel près de la fontaine du même nom (les Parisiens ne seront pas dépaysés) pour déguster une glace ou boire un pastis.

Le centre est clairement plus petit que Manosque mais carrément plus agréable, plus vivant, sans que l'on soit gêné par le bruit des gens en terrasse. C'est vraiment le juste milieu. Je fus étonné de voir qu'il n'y avait pas beaucoup de touristes pour un mois de juillet. De toute façon, moins ils sont nombreux, plus c'est agréable !

Pour être tout-à-fait honnête, j'attendais beaucoup de Manosque et beaucoup moins de Forcalquier. Finalement, je suis resté un peu sur ma faim avec Manosque mais suis reparti enchanté par Forcalquier. Je poursuis ma visite de la ville par la concathédrale Notre-Dame-du-Bourguet, située en centre-ville. Ce bel édifice roman dont la construction s'étale du XIIIème au XVIIème siècle. Comme à Manosque, on y trouve un campanile. La concathédrale abrite un tableau représentant le triomphe du Christ, œuvre du peintre baroque Mignard d'Avignon. J'aime la fraîcheur et la sérénité qui se dégage de ces belles églises romanes provençales.

Bon, c'est pas tout ça, mais je ne sais toujours pas où je vais passer la nuit. On m'indique que le massif des Mourres, à proximité de la ville, serait un bon endroit pour bivouaquer. Ni une, ni deux, je m'en vais là-bas à pied, il y a environ deux kilomètres, ça se fait bien, malgré la chaleur et le poids du sac. Les Mourres sont un massif assez aride. Beaucoup de pierres, assez peu de végétation. Je finis par me caler sur un talus surplombant la route. J'entends les voitures passer, mais elles ne me voient pas. En plus, on m'a dit que le lever du soleil sur le Mont Ventoux est magnifique. J'ai une bâche, un tapis de sol et mon duvet. Le sol est dur, mais c'est supportable. C'est mon premier véritable bivouac en pleine nature. Je ne me suis même pas enquis des règles en vigueur pour le bivouac, je me suis dit que je ferais ça discrètement en espérant ne pas être embêté par la maréchaussée.

Le lendemain, je suis réveillé par les premiers rayons de soleil. Magnifique. Et ce silence. Un renard s'arrête un instant à deux ou trois mètres de moi puis s'en va. Toujours dans mon duvet, j'ai du mal à réaliser qu'il se soit approché d'aussi près. Je redescends en ville, et comme on est lundi matin, c'est jour de marché à Forcalquier. Un vrai marché provençal, avec du savon, des agrumes, de l'huile d'olive, des salaisons et tout ce que la Terre fournit aux Hommes sous le soleil méridional. Alors forcément, on pourrait croire que c'est un peu l'attrape-touriste. Il y a un peu de ça, certes, mais en vérité, le marché demeure une attraction très sympa. Il attire du monde, avec ses goûts, ses effluves et ses couleurs. J'y ai acheté quelques fruits, un peu de charcuterie locale et du savon.

Comme j'avais un peu fait le tour, je suis allé voir le musée municipal. Situé au-dessus de la mairie, il n'est pas hyper intéressant, sauf pour qui s'intéresse de près à l'histoire du coin. Pas forcément incontournable.

Je vais désormais quitter Forcalquier, ravi de mon passage dans cette belle petite ville de Haute-Provence.

Prochaine étape : Lurs. Je me mets près d'un rond-point à la sortie de la ville, et au bout de quelques minutes, des vacanciers parisiens me prennent en stop...